Histoire et culture locales (1)

Petit historique des lieux

Le lycée Ribeaupierre est un lieu chargé d’histoire. Son nom lui vient de l’importante dynastie comtale locale qui a marqué l’histoire médiévale alsacienne et européenne durant le Moyen-âge et les Temps modernes (XIIème – XVIIIème s.). Résidence des Comtes de Ribeaupierre à partir des années 1520, le Lycée garde aujourd’hui encore un cachet rare pour un établissement scolaire.

Cette rubrique centralise des informations historiques et d’histoire de l’Art souvent difficiles à trouver (au moins sous cette forme) sur le site de l’établissement, la cité de Ribeauvillé, ses châteaux et ses environs ainsi que sur un certain nombre de sujets d’histoire régionale (Alsace, Fossé rhénan).

L’actuel Lycée Ribeaupierre est un lieu chargé d’histoire. Les bâtiments les plus anciens (« Le château » et son annexe abritant aujourd’hui la salle des professeurs) trouvent leur origine dans les travaux menés (sur un site occupé depuis le néolithique – fouilles de 1998) par le comte Guillaume Ier de Ribeaupierre (1451-1507) devenant ainsi un bel exemple de l’architecture de la Renaissance rhénane et le quatrième château de Ribeauvillé. La cour seigneuriale s’y installe pour plus de deux siècles. D’illustres personnages y font étapes (Louis XIV qui y passa 2 nuits en 1673, Stanislas Leszczynski en 1725, …)

 « On alla de là à Ribeauvilliers, qui est une petite ville qui a un fort beau château et fort extraordinaire ».  Mémoires de Melle de Montpensier Tome IV. 1776.

                                                                                        Le Lycée en 1897 surplombé par les trois châteaux médiévaux. Archives du Lycée.

Avec la Révolution, la vie au château est profondément bouleversée. Suite à l’émigration du dernier comte de Ribeaupierre (le prince Maximilien-Joseph de Deux-Ponts), le château est placé sous séquestre par le gouvernement révolutionnaire en 1793. Le mobilier puis le château lui-même sont alors vendus en tant que biens nationaux. L’affectation du bâtiment principal change alors fréquemment. Prison pour les prêtres réfractaires du Haut-Rhin en 1794, hospice de convalescence pour soldats blessés entre 1795 et 1801, … 

A partir de 1832, la fonction éducative s’implante dans les lieux : Pensionnat pour jeunes filles aisées de 1832 à 1837, Maison d’éducation protestante de 1838 à 1876, Realschule entre 1878 et 1918 lors de la période du Reichsland Elsass-Lothringen, collège français entre 1918 et 1940 (avec en 1925, un élève qui deviendra célèbre par la suite : le futur commandant Cousteau). On dénombre 169 élèves en 1939.

De 1940 à 1944, les occupants nazis dispersent les professeurs qui étaient passés par l’école française et suppriment l’enseignement du français et du grec. En 1945 le statut d’avant-guerre est rétabli.

C’est en 1960 que le collège devient le Lycée de Ribeauvillé. Il assure durant six ans encore le parcours scolaire de la onzième à la Terminale. En 1966, le lycée devenu trop petit perd son premier cycle au profit d’un tout nouveau collège implanté à l’Est de la ville à 2 km. Les effectifs (limités aux classes de Seconde, Première et Terminale) chutent à moins de 100 élèves. L’existence même d’un lycée à Ribeauvillé est menacée. Mais le choix d’investir dans le site donne un second souffle à l’établissement :

–         4 nouvelles salles sont aménagées en 1974 à l’arrière du château

–    en 1986, le lycée municipal devient le Lycée d’Enseignement Général et Technologique (LEGT) Régional. Les effectifs grimpent de 115 à 350 élèves grâce à l’agrandissement du secteur de recrutement qui s’étend depuis au pays welche (collège d’Orbey) et à la vallée de la Weiss (collège de Kaysersberg) puis à la création de nouvelles sections et options.

–       en 1988, la Région finance la construction de 8 nouvelles salles, dont une équipée en matériel informatique (c’est l’« aile ouest »)

–        en 1990, le lycée est équipé d’un restaurant scolaire pour les demi-pensionnaires

–      en 1999, un nouveau bâtiment spécifiquement affecté aux sciences et architecturalement très bien intégré est mis en service : c’est le « bâtiment scientifique » qui accueille également la « Maison des Lycéens » (MDL). Celui-ci est relié aux anciennes structures par une passerelle couverte et de nouveaux locaux pour le Centre de Documentation et d’Information (CDI)

–     en 2004, l’accroissement du nombre d’élèves (plus de 550 désormais) est à l’origine d’une nouvelle extension : Le lycée dispose désormais du « Pavillon », une annexe issue de la réhabilitation des locaux d’une  ancienne maison de retraite avec sept salles dédiées à l’apprentissage des langues et une grande salle avec douches et vestiaires permettant d’élargir l’éventail des pratiques sportives proposées par le Lycée.

–     2022-2023 : L’inquiétude gagne quant au mantien d’effectifs au-dessus de 450 élèves  

Le personnel du Lycée à la pré-rentrée de septembre 2022. Archives du Lycée.

Bibliographie :
Cahiers du Cercle de Recherches Historiques de Ribeauvillé et environs N°1. 2008
Cahiers du Cercle de Recherches Historiques de Ribeauvillé et environs N°2. 2008
Cahiers du Cercle de Recherches Historiques de Ribeauvillé et environs N°3. 2008
Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Ribeauvillé ; VIIème volume. 1937.
BERNHARD Bernard. Recherches sur l’histoire de la ville de Ribeauvillé. Edition Eug. Barth. 1888. Réed.1988.
Histoire et anecdotes du Lycée. Brochure à usage interne. Lycée de Ribeauvillé. 1989.
JORDAN Benoît. Les Sires de Ribeaupierre 1451 – 1585. Entre la gloire et la vertu. Editions Savantes d’Alsace. 1991.
Pressbook du Lycée 

L’armorial des Ribeaupierre : un document magnifique

https://arca.irht.cnrs.fr/ark:/63955/md569306wb9z